Peut-on travailler avec une rupture du tendon supra-épineux ?

Rupture du tendon supra-épineux : quelles conséquences sur le travail et la vie quotidienne ? On vous en dit plus.
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Par Gwendoline Tomas

La rupture du tendon supra-épineux est l’une des lésions les plus fréquentes de l’épaule. Elle peut limiter les mouvements, réduire la force du bras et, si elle n’est pas bien soignée, provoquer des douleurs durables au quotidien.

Ce tendon fait partie de la coiffe des rotateurs, un ensemble de tendons qui permet à l’épaule de bouger dans toutes les directions : lever le bras, le tourner, le ramener vers l’avant ou vers l’arrière.

Lorsque ce tendon se rompt, ces gestes deviennent difficiles, voire impossibles. Les conséquences peuvent être importantes, avec un réel impact sur la qualité de vie. Alors, peut-on continuer à travailler malgré une rupture du tendon supra-épineux ? On vous en dit plus !

Qu’est-ce que le tendon supra-épineux ?

Le tendon supra-épineux fait partie des quatre tendons qui composent la coiffe des rotateurs. Il relie le muscle supra-épineux à l’os de l’épaule (l’humérus) et permet l’élévation du bras ainsi que la stabilisation de l’articulation scapulo-humérale.

Le tendon supra-épineux (ou sus-épineux) est le plus important de l'épaule. Sa position au-dessus de l’articulation gléno-humérale le rend particulièrement sollicité, notamment dans les activités impliquant des gestes répétitifs ou le port de charges, les bras en hauteur. C’est pourquoi il s’agit du tendon le plus fréquemment touché par les lésions, notamment dans le cadre professionnel.

Quelles sont les conséquences d’une rupture du tendon supra-épineux ?

Les conséquences d'une rupture du tendon supra-épineux dépendent surtout de sa gravité.

Une rupture partielle correspond à une déchirure limitée du tendon. Elle permet souvent de continuer à travailler, mais avec des précautions : éviter de porter des charges lourdes et de lever les bras trop haut. L’activité doit être adaptée pour ne pas aggraver la blessure.

En revanche, une rupture complète signifie que le tendon est entièrement déchiré. Dans ce cas, un arrêt de travail est généralement indispensable. Le traitement, parfois chirurgical, est suivi d’une période de rééducation. Au retour, un aménagement du poste est souvent nécessaire pour protéger l’épaule et éviter toute récidive.

Enfin, la rupture dégénérative, liée à l’usure du tendon avec l’âge ou à des gestes répétitifs, s’installe progressivement. Elle peut être reconnue comme maladie professionnelle, ce qui ouvre des droits spécifiques pour le salarié.

Quels sont les symptômes d’une rupture du tendon supra-épineux ?

Les signes d’une rupture du tendon supra-épineux peuvent varier selon la gravité, mais certains symptômes sont fréquents.

La douleur est souvent le premier indicateur. Elle se ressent sur le dessus ou à l’avant de l’épaule et peut parfois descendre vers le bras. Cette douleur s’aggrave généralement lorsqu’on lève le bras ou qu’on soulève une charge.

On remarque aussi une baisse de force dans le bras, surtout lorsqu’il faut l’écarter ou le tourner vers l’extérieur. Cela peut rendre certains gestes quotidiens, comme se coiffer ou porter des objets, plus difficiles.

La mobilité de l’épaule peut être limitée, ce qui complique certains mouvements. Parfois, on perçoit aussi des petits craquements ou sensations inhabituelles lors des mouvements de l’épaule.

Dans certains cas, un gonflement et une sensibilité au toucher peuvent apparaître autour de l’articulation.

Quels sont les traitements possibles en cas de rupture du tendon supra-épineux ?

Le traitement d’une rupture du tendon supra-épineux varie selon la gravité et les symptômes. Pour les ruptures partielles ou quand les douleurs sont légères, surtout chez les personnes plus âgées ou qui ont une activité peu exigeante, on commence souvent par des médicaments pour calmer la douleur et l’inflammation. Parfois, des injections de corticoïdes sont faites directement dans l’épaule pour soulager rapidement la douleur.

La rééducation est ensuite essentielle. Elle sert à renforcer les muscles autour de l’épaule qui peuvent compenser la rupture, comme le deltoïde, et à améliorer la mobilité. Elle aide aussi à corriger la posture pour éviter que la douleur ne revienne.

En cas de rupture complète, surtout chez les patients jeunes ou très actifs, ou si le traitement sans chirurgie ne suffit pas au bout de quelques mois, une opération peut être nécessaire. Le chirurgien répare le tendon en le fixant à l’os, généralement par arthroscopie, une technique moins invasive. Parfois, il ajuste aussi la forme d’un os proche, appelé acromion, pour éviter que le tendon soit pincé à nouveau.

Après l’opération, il faut suivre une rééducation pour récupérer la mobilité et la force de l’épaule. Le retour au travail dépendra alors de la progression de la guérison et des conseils du médecin.

Peut-on continuer à travailler avec une rupture du tendon supra-épineux ?

Travailler avec une rupture du tendon supra-épineux dépend surtout de la gravité de la blessure et du métier exercé. Pour une rupture partielle, il est souvent possible de continuer à travailler, à condition de limiter certains mouvements ou efforts, notamment ceux qui sollicitent beaucoup l’épaule. En revanche, une rupture complète réduit fortement la capacité à travailler, en particulier dans les professions qui demandent une forte mobilisation de l’épaule.

Quels signes doivent pousser à interrompre son activité professionnelle ?

Il est essentiel de consulter rapidement un professionnel de santé si vous ressentez une douleur intense à l’épaule, surtout après un traumatisme ou une chute. Une difficulté soudaine à lever le bras, ou une perte de force brutale ou qui s’aggrave avec le temps, sont aussi des signaux d’alerte importants.

De plus, si la douleur persiste malgré le repos et la prise d’antalgiques, il ne faut pas la négliger. Ces symptômes peuvent indiquer une rupture complète du tendon supra-épineux, une situation qui nécessite une évaluation médicale rapide pour éviter des complications et adapter le traitement.

Dans tous les cas, il vaut mieux suspendre temporairement son travail afin de limiter l’aggravation de la blessure et favoriser une prise en charge efficace.

Quels métiers sont le plus impactés par cette blessure ?

Certaines professions sont particulièrement exposées aux conséquences d’une rupture du tendon supra-épineux.

Les métiers manuels figurent parmi les plus touchés. Maçons, plombiers, peintres ou électriciens sollicitent intensément leurs épaules. Lever les bras au-dessus de la tête, porter du matériel lourd ou maintenir certaines postures devient difficile lorsque le tendon est endommagé. Toutefois, dans certains cas, il est envisageable de reprendre le travail avec des aménagements : réduction des efforts physiques, adaptation des tâches ou recours au bras non atteint permettent de continuer à exercer tout en laissant le temps au tendon de guérir.

Chez les sportifs, l’impact est souvent plus marqué encore. Les disciplines comme le volley, le handball ou le baseball, qui exigent des mouvements répétitifs au-dessus de la tête, sont particulièrement concernées. Lorsqu’une intervention chirurgicale est nécessaire, la récupération peut s’étendre sur plusieurs mois. Mais avec une rééducation bien menée et un suivi régulier, il est possible de retrouver progressivement son niveau de performance.

Le personnel soignant, en contact direct et physique avec les patients, est également confronté à de nombreuses difficultés en cas de blessure. La perte de force et de mobilité peut rendre certains gestes complexes, voire risqués. Un bon échauffement, des exercices de renforcement musculaire et des temps de récupération réguliers sont essentiels pour limiter les douleurs. Le choix d’un mobilier ergonomique pour les temps de pause peut aussi soulager l’épaule au cours de la journée.

Enfin, les employés de bureau ne sont pas à l’abri. Travailler longuement sur un ordinateur, avec une souris ou un clavier mal positionné, peut accentuer les tensions dans l’épaule déjà fragilisée. De simples ajustements, comme rapprocher les équipements, utiliser un appui-bras ou faire des pauses fréquentes, peuvent améliorer nettement le confort et prévenir les douleurs.

La rupture du tendon supra-épineux peut-elle être reconnue comme une maladie professionnelle ?

Dans certaines situations, la rupture du tendon supra-épineux peut effectivement être reconnue comme une maladie professionnelle. C’est notamment le cas lorsque la blessure résulte d’une exposition prolongée à des gestes répétitifs ou au port régulier de charges lourdes.

Pour entamer une demande de reconnaissance, un dossier complet est indispensable. Il doit inclure des certificats médicaux, un descriptif détaillé du parcours professionnel ainsi que des preuves d’exposition aux risques. Le tableau n°57 des maladies professionnelles, référencé par l’INRS, fixe à un an la durée minimale d’exposition à certains gestes pour que la demande soit recevable.

Cette reconnaissance permet une prise en charge intégrale des frais médicaux et peut donner droit à des indemnités journalières renforcées. En cas de séquelles durables, un taux d’incapacité permanente peut être évalué. Il peut alors ouvrir droit à une indemnisation sous forme de rente ou de capital, selon la gravité de l’atteinte.

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