Les étudiants méconnaissent encore les entreprises

La Junior Entreprise de Sciences Po a recueilli en septembre 2012 l'avis de plus de 5500 étudiants sur les entreprises. Globalement celles-ci bénéficient d'une très bonne image auprès des jeunes et de leurs enseignants. Mais de leur côté, les entreprises déplorent une méconnaissance du monde du travail par les étudiants. Une situation qui pourrait cependant être améliorée.
Mis à jour le , publié en octobre 2012
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Par Flavien Chantrel
Etudiantsx

Ne nous le cachons pas, les difficultés rencontrées par les jeunes qui cherchent un emploi à la sortie de leurs études ne contribuent pas à donner une bonne image des entreprises en général. Paradoxalement, ces mêmes entreprises peinent à trouver les profils qu'elles recherchent. L'enjeu majeur actuel est donc faire se rencontrer ces deux problématiques. 
Selon la récente étude de la Junior Entreprise de Sciences Po, 93% des employeurs disent avoir une bonne ou très bonne image des étudiants. Et ceux-ci sont 90% à penser du bien des PME et 76% à avoir une bonne image des grandes entreprises (GE). Chacun a donc tout intérêt à se rapprocher de l'autre.

Une faible connaissance des petites entreprises
De ce constat positif général ressort malgré tout quelques lacunes. 74% des sociétés rapportent "une faible ou très faible connaissance" de l'entreprise par les étudiants, en particulier les TPE et les ETI (entreprises de taille intermédiaire). Les enseignants corroborent ces chiffres : selon eux, 54% des étudiants ont une mauvaise ou très mauvaise connaissance globale de l'entreprise (selon les indicateurs suivants : organisation, fonctionnement et management, vie de l'entreprise, métiers et marchés). La vie en entreprise et son organisation sont assez connues (par 60% en moyenne). 
Mais ce n'est pas le cas des marchés, du fonctionnement, du management et encore moins des métiers. Des taux qui varient selon l'origine des jeunes : ceux issus des grandes écoles connaissent un peu mieux (55%) l'entreprise que les collègues de l'université (44%).

Un décalage entre théorie et pratique
Pour pallier à ce problème, rien de mieux que le stage ou l'alternance, plébiscités par tous, professionnels et étudiants. Les jeunes y jugent surtout le travail et son contenu, et assez peu la qualité du management qu'ils connaissent mal. Un part important souligne le décalage entre l'enseignement reçu et le travail demandé par les entreprises. Certaines évoquent leur surqualification par rapport aux tâches qui leur sont confiées, d'autres regrettent la méconnaissance des outils et méthodes utilisés dans l'univers professionnel. Etonnamment, seulement 54% des étudiants souhaitent que l'on apporte des modifications importantes de leurs enseignements afin d'améliorer leur connaissance des métiers de l'entreprise. 

Des passerelles à créer
Les entreprises entrent peu à peu dans les universités et les écoles. Mais est-ce suffisant ? GE et ETI sont les plus nombreuses (58 et 52%) à indiquer avoir "une politique de participation active" au sein de l'enseignement supérieur (partenariats, mandat dans les administrations...). Les associations d'anciens élèves sont également sollicitées par les écoles et universités dans 55% des cas.

Plusieurs pistes d'améliorations sont avancées par les enseignants comme enrichir et flexibiliser l'enseignement par des études de cas pratiques d'entreprise, impliquer davantage les employeurs (augmenter le nombre d'interventions de professionnels, participation à l'élaboration des programmes...), intégrer le monde enseignant dans l'entreprise (via des stages d'enseignants), augmenter la durée des périodes d'immersion des étudiants (stages longs et alternance) ou encore remédier aux besoins d'information et multiplier les partenariats avec les TPE et PME... Autant d'axes qui doivent être développés conjointement par les entreprises et les enseignants.

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