Ces dispositifs peu efficaces pour l'emploi des jeunes

Alors que de nombreux jeunes décrochent du système scolaire sans aucun diplôme, un rapport du Conseil d'analyse économique démontre que les deux dispositifs d'emplois d'avenir et les contrats de génération ne concernent pas suffisamment les moins qualifiés.
Mis à jour le , publié en avril 2013
-
Par ggombert
Fotolia
Peut mieux faire. Fin mars, seulement 10.000 emplois d'avenir ont été signés alors que l'objectif est d'en conclure 100.000 d'ici la fin de l'année... Et bien que ce dispositif soit financé à hauteur de 75% par l'Etat, les employeurs ne semblent pas emballés par ces contrats d'une durée de 3 ans pour former des jeunes sans diplôme et issus des quartiers les plus sensibles. Autre problème des emplois d'avenir pointé par le Conseil d'analyse économique (CAE) : ces contrats sont largement ciblés vers le secteur public non-marchand. Or, la "solution n'est pas de les placer dans des emplois du secteur public ou associatif dont toutes les études démontrent l'inefficacité du point de vue du retour à l'emploi", estiment les trois économistes en charge du rapport. Pour ces derniers, afin "d'éviter toute dépense supplémentaire, (il faut) réorienter les fonds alloués aux emplois d'avenir vers la formation des jeunes sans diplôme, en subventionnant 120.000 emplois avec une formation en alternance et en finançant 75.000 formations à plein temps dans les programmes de la deuxième chance".

L'apprentissage toujours dénigré en France
L'enseignement professionnel en France est également critiqué par le CAE. Alors qu'en Allemagne la moitié des jeunes opte pour cette filière, elle ne concentre qu'un quart des jeunes Français. Surtout, l'apprentissage concerne de plus en plus des diplômés alors qu'il devrait s'adresser aux jeunes sans diplôme, selon les économistes. "Pour améliorer la formation des jeunes en difficulté", les auteurs estiment qu'il faut notamment rééquilibrer "les dépenses pour l'apprentissage en faveur des jeunes non diplômés, notamment en modifiant les règles d'affectation hors quota de la taxe d'apprentissage ; minimiser le poids des matières générales dans la certification des compétences générales".

Accorder une attention à l'emploi des jeunes
Les contrats de génération, qui visent à maintenir l'emploi des seniors en favorisant l'insertion des jeunes sur le marché du travail, sont également critiqués par les économistes du CAE. Selon eux, il est nécessaire de "cibler les contrats de génération sur les rémunérations inférieures à 1,6 fois le SMIC pour l'emploi des jeunes en CDI. Ainsi l'aide de 4.000 euros bénéficiera en priorité à l'embauche (actuellement très difficile) de jeunes peu qualifiés en CDI, en plus du maintien dans l'emploi d'un senior". Cela permettrait d'économiser 500 millions d'euros qui devront aller renforcer l'emploi des jeunes les moins diplômés en agissant en partenariat avec les missions locales notamment.

Et les auteurs de conclure : "l'emploi des jeunes peu qualifiés en France est un sujet trop lourd pour ne pas lui accorder une attention spécifique en matière d'accompagnement, de formation qualifiante et de coût du travail".

Ou utilisez le moteur de recherche

Haut de page