Baromètre 2025 de la formation : la reconversion fait rêver, mais peu passent à l'action

Centre Inffo a publié, ce 8 avril, les résultats de la 6e édition de son Baromètre de la formation et de l’emploi, réalisé en collaboration avec l’institut CSA. Plus de 1 621 actifs, représentatifs de la population française, ont répondu à cette enquête entre le 3 et le 11 février 2025. Des données récentes qui permettent de prendre le pouls des envies, des freins et des dynamiques autour de la formation et de la reconversion professionnelle.
Reconversion : entre envie massive et passage à l’acte timide
85 % des actifs reconnaissent que leur métier est en pleine évolution, et 50 % perçoivent déjà l’impact de l’intelligence artificielle sur leur activité — un impact ambivalent, à la fois porteur d’opportunités (comme l’augmentation de la productivité et un gain de temps conséquent) et source d’inquiétudes (notamment la réduction des interactions humaines ou le risque de dépendance aux outils d'IA). Mais derrière ces évolutions, une question persiste : les actifs sont-ils réellement épanouis dans leur poste actuel ?
L’étude semble répondre par la négative, puisque 47 % des actifs envisagent une reconversion professionnelle, bien que seulement 18 % aient franchi le pas et soient véritablement inscrits dans cette démarche, soit moins d'un actif sur cinq. Un chiffre qui marque le plus bas niveau depuis 2021. Comment expliquer ce fossé entre volonté de changement et immobilisme ?
Reconversion : les raisons d'un écart entre désir et action
De nombreux facteurs peuvent expliquer l'absence de concrétisation des projets de reconversion : on sait d'une part que, dans les périodes d'incertitude économique, les actifs ont toujours tendance à privilégier la prudence et donc la sécurité de l'emploi. Des raisons aussi diverses que la peur de l'inconnu, le manque de confiance en soi, la crainte de l'échec, mais aussi des ressources financières limitées sont régulièrement évoquées par les principaux concernés et constituent autant de freins à cette démarche.
Mais l'étude révèle un autre obstacle majeur : le manque d'information sur la formation professionnelle. Si l'étude montre une meilleure connaissance des dispositifs existants chez certains actifs, notamment chez les jeunes diplômés, elle souligne néanmoins qu'une grande majorité reste mal informée sur les options disponibles, les aides financières ou encore les démarches à suivre pour démarrer une nouvelle carrière.
Les personnes de plus de 35 ans et les demandeurs d'emploi, bien qu'appartenant aux publics les plus enclins à la reconversion, se déclarent parmi les moins bien renseignés. Le sujet sur lequel l'ensemble des actifs interrogés se sent le plus mal informé est celui des modalités de financement de la formation, une question pourtant essentielle pour réussir une reconversion en toute sérénité.
L'envie de devenir acteur de son avenir professionnel mais un réel besoin d'accompagnement
31% des actifs ont le sentiment d'être insuffisamment acteurs de leur formation professionnelle continue. Les cadres, les indépendants et les moins de 35 ans partagent plutôt le sentiment inverse. Cette année, l'attente vis-à-vis des pouvoirs publics a légèrement augmenté, les actifs exprimant le désir de disposer d'outils concrets pour pouvoir évoluer selon leurs aspirations.
Une constante demeure : la formation continue est toujours perçue comme le levier le plus efficace pour mener à bien un projet professionnel. En effet, 47% des actifs souhaitent suivre une action de formation dans les 12 prochains mois, un chiffre qui monte à 86% chez les personnes engagées dans une démarche de reconversion. Enfin, contrairement à une idée reçue, les Français font preuve d'optimisme, puisque 69% se déclarent confiants quant à leur avenir professionnel.
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