57% des lycéens et étudiants se disent favorables à une sélection à l'entrée de l’université

57% des 2500 lycéens et étudiants se sont prononcés pour une sélection à l’entrée à l’université. Plutôt surprenant si l’on considère que la fac est l’un des symboles de l’égalité des chances dans l’accès à l’éducation et aux hautes études… Pourtant, le sondage est en lien direct avec l’actualité puisque Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’Enseignement Supérieur, prévoir très prochainement de publier un décret autorisant certaines formations en Master 2 à sélectionner leurs étudiants à l’entrée.

Sur la question d’une sélection à l’entrée en M2, les jeunes se prononcent contre. Seuls 47% des répondants sont favorables à une sélection à l’entrée, lui préférant une sélection dès l’entrée en M1 : « Un étudiant de L3 en sciences humaines et sociales justifie cette idée : "Une sélection à l'entrée du M1 permettrait aux étudiants de se réorienter vers d'autres cursus. À l'inverse, une sélection à l'entrée du M2 n'est pas souhaitable car de nombreux étudiants seraient amenés à redoubler plus d'une fois pour passer cette sélection. »

40% des répondants contre l’idée d’une entrée sélective

Rappelons que 40% des répondants, lycéens et étudiants, se sont prononcés contre tout principe de sélection à l’entrée de l’université. Là encore, chacun a de multiples raisons : l’université étant publique, elle doit être accessible au nom de l’égalité des chances et pour ceux qui n’ont pas les moyens financiers de s’inscrire dans une grande école ; la sélection n’est pas une bonne solution pour régler les problèmes comme la surpopulation d’étudiants en amphi par exemple. Pour d’autres, elle ne résoudra en rien les problèmes d’orientation...

On constate cependant que plus les étudiants avancent dans leurs études, plus ils sont favorables à la sélection. Les doctorants y sont par exemple beaucoup plus favorables que les étudiants en L1. 34% d’entre eux ne feraient le choix de la sélection que pour les licences spécifiques disposant de peu de places (droit, STAPS, PACES…) cependant.

« Assurer une poursuite d'études à tous les étudiants »

Pour William Martinet, le Président du syndicat étudiant majoritaire UNEF, « s’il doit y avoir une sélection, autant que ce soit en M1 plutôt qu’en M2 » explique-t-il. « Ce sondage est un peu particulier car il se base sur les lecteurs du site de l'Etudiant, et non sur une méthode de sondage représentatif par quotas qui permet d'avoir une vision de l'opinion. Toutefois, ça ne m'étonne pas que lycéens et étudiants soient clivés sur cette question. […] Que ce soit en M1 ou en M2, la question, pour nous, est surtout d'assurer une poursuite d'études à tous les étudiants, et pas que certains ayant validé leur L3 ou leur M1 se trouvent sans possibilité de continuer. Les étudiants sont fatalistes, et se disent que s'il doit y avoir sélection, autant que ce soit en M1 plutôt qu'en M2, au moins, on saura directement qui peut poursuivre ou pas. On a donc surtout besoin d'un décret du gouvernement qui instaure le droit à la poursuite d'études » conclut le représentant de l’UNEF.

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