Réforme de la formation professionnelle : un bilan mitigé

Plus d'un an après la publication de la loi du 24 novembre 2009 relative à l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie, c'est l'heure du bilan. Selon l'Observatoire Cegos, les salariés français se disent moins bien formés que leurs homologues européens et jugent leurs managers encore trop peu impliqués dans la formation. La réforme qui se voulait être "une arme anti-crise" semble donc encore souffrir de la méconnaissance des entreprises.
Mis à jour le , publié en avril 2011
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Par Flavien Chantrel
formation

La loi du 24 novembre 2009 relative à l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie comporte des mesures phares telles que la portabilité du DIF, la création d'un fond de sécurisation des parcours professionnels et d'un fond paritaire dédié à la formation des demandeurs d'emploi et des salariés les moins qualifiés, la simplification du plan de formation. Elle développe également le bilan d'étape professionnel, l'entretien en milieu de carrière ou encore le passeport orientation et formation....
Une étude de l'Observatoire Cegos menée auprès de 2.542 salariés européens remet en question l'efficacité des réformes engagées par la France en matière de formation professionnelle en 2004 et 2009.

Une efficacité remise en cause
Selon les résultats de l'enquête publiée par l'Observatoire Cegos le 30 mars 2011 sur " La Formation en Europe " auprès de 2542 salariés, 62% des Français se jugent "bien formés". Mais c'est moins que dans les autres pays qui ont une moyenne de 71%. Même chose quant à l'implication du manager : 25% des salariés français jugent leur manager "très impliqué" dans le choix des actions de formation contre 35% au Royaume-Uni ou 34% en Italie, 21% qu'il est très impliqué pour faire un bilan au retour d'une formation et 19% seulement dans son accompagnement à la mise en oeuvre des acquis de la formation contre 36% en Italie. Les entreprises françaises peuvent donc mieux faire semblerait-il...

Encore une obligation dans les PME
A vrai dire, beaucoup d'entreprises françaises méconnaissent la réforme de la formation professionnelle et ses implications, notamment les TPE-PME. 16 % pour les PME de la construction, 29 % dans l'industrie, 32 % dans le commerce connaissent les politiques emploi-formation des branches. Selon une étude Agefos-PME, même la formation y est perçue comme un investissement pour l'avenir (42 %) et un levier de développement de l'entreprise (35 %), un peu plus du tiers des entreprises interrogées considèrent avant tout la formation comme une obligation réglementaire, voire une charge, et son retour sur investissement serait difficile à mesurer. Pire, moins d'un quart des TPE (23 %) ont "entendu parler de la réforme".
Arme anti-crise pendant un temps, il est temps que la formation soit davantage considérée comme un moyen de se développer et de s'épanouir au travail par les salariés plutôt que comme un moyen de préserver son travail.

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