Portrait et attentes des salariés en CIF

L'enquête "Les transitions professionnelles des salariés en CIF - de l'emploi à la formation" a été réalisée par l'Observatoire des Transitions Professionnelles (OTP) auprès de 40.000 salariés formés via 7 Fongecifs régionaux. Elle dresse un portrait des bénéficiaires, décrypte leurs attentes, et fait le point sur l'importance de l'accompagnement et de la sécurisation des parcours. Fait étonnant : la majorité des salariés attend 14 ans en moyenne avant d'utiliser leur Congé Individuel de Formation (CIF).

Les bénéficiaires d'un CIF proviennent principalement de petites ou moyennes entreprises (PME). 70% des salariés en CIF proviennent d'entreprises de 10 à 249 employés alors qu'ils n'étaient que 49% au 31 décembre 2009.

Les personnes en formation sont par ailleurs issus de trois principaux secteurs représentant à eux trois 50% de l'échantillon : le commerce, les réparations automobiles, motocycles et d'articles domestiques (21 %), l'industrie manufacturière (18 %), les transports et l'entreposage (11 %). Les salarié(e)s des secteurs du commerce, des transports et des services divers sont plus largement représentés dans les régions Ile-de- France et PACA. Et les ouvriers dans les autres régions.

41 % des 40 607 salariés ont au mieux un BEP (niveaux V et VI). Pour les membres de l'OTP : "Les salariés issus de PME font partie du public prioritaire dans les financements des Fongecif ainsi que les salariés de plus faible niveau de qualification, potentiellement plus fragiles sur le marché de l'emploi."

Selon l'étude, 81 % des salarié(e)s visent un changement de domaine de compétences grâce à la formation. En réalité, 53% des salariés sont en situation de transition externe au domaine de compétences sans montée en qualification, 28% en transition externe avec montée en qualification, 12% en transition interne sans montée en qualification, et 7% en transition interne avec montée en qualification. Le changement d'emploi peut s'expliquer par la volonté de quitter un emploi trop pénible ou des problèmes de santé liés au travail.

Les Fongecifs montrent une adaptation au profil des demandeurs. Les moins diplômés, et plus âgés bénéficient logiquement d'un accompagnement plus important au regard de la durée et des services utilisés. Globalement, au vu des résultats de l'étude, les salarié(e)s sont une majorité à considérer la formation en CIF comme un moyen de changer de domaine de compétences plus que de monter en compétences. Pour l'Observatoire, la question est de savoir comment permettre au salarié de suivre un parcours de formation le plus sécurisé possible... La situation du salarié après sa formation fera l'objet de la prochaine étude de l'OTP.