8 ans après sa création, bilan positif pour le DIF

Instauré en 2004, le DIF (Droit Individuel à la Formation) célèbre cette année ses 8 années au service des salariés. Soulevant de nombreuses questions lors de sa création, il est aujourd'hui plus connu des RH et des employés et de plus en plus utilisé par les salariés pour renforcer leurs compétences.
Mis à jour le , publié en avril 2012
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Par Flavien Chantrel
fotoliaFormation

A l'occasion de la 6ème édition des Trophées du DIF, Demos a fait le point sur le dispositif grâce à ses deux enquêtes, l'une faite auprès des salariés et l'autre, à destination des équipes RH des entreprises. 8 ans après sa mise en place, le DIF fait aujourd'hui l'unanimité auprès des salariés. Il est également plus connu et mieux mis en avant par les équipes de direction. Toutefois, il reste encore des progrès à faire... Le dispositif n'est réellement utilisé que dans un tiers des entreprises et reste flou, faute de communication peu précise et trop intentionnelle sur le sujet.

Mieux connu, plus utilisé

97% des salariés connaissent désormais l'existence du DIF, et 13% l'ont même utilisé plusieurs fois depuis sa mise en place dans leur entreprise. Selon le Cereq, seulement 6 % des salariés ont utilisé leur DIF en 2009. En 2011, 47 % des salariés interrogés affirment avoir utilisé leur DIF selon Demos.

Mais comment l'utilisent-ils ? 59% des salariés le considèrent comme un outil permettant de se professionnaliser dans le cadre de son poste. Demos note qu'ils se l'approprient d'ailleurs peu à peu puisque la formation hors du temps de travail progresse légèrement (26%). Cela suppose un investissement personnel et une certaine maturité par rapport à la formation.

 

Une progression dans les entreprises

Autres constats de Demos : une participation plus active des entreprises. Déjà, elles sont de plus en plus nombreuses à mettre en place des catalogues DIF à la disposition des salariés (30% des entreprises privées et 17% des établissements publics).

Toutefois, 25% des entreprises interrogées disent rencontrer des difficultés à financer le DIF. "Le DIF connaît une appropriation et une croissance lente mais régulière" explique Marc Dennery de C-Campus, spécialiste de la formation professionnelle et du développement RH. "Les entreprises ont abandonné leurs craintes (peur de l'explosion des compteurs, du traitement des demandes, du provisionnement...) et les motivations uniquement financières (financement OPCA plus faible pour les formations DIF) pour inscrire davantage le dispositif dans des pratiques régulières. Le DIF se fait donc progressivement une place dans les pratiques de formation."

 

Peut encore mieux faire...

8 ans après sa mise en place, la vision du DIF demeure assez sommaire constate Demos : un moyen d'accès à la formation qui n'est véritablement outillé que dans un tiers des entreprises, dont les RH tentent de garder la maîtrise (ce qui génère des comportements de prudence et une faible appropriation), une absence de prise en compte de la dimension négociée du DIF (co-construction des projets de formation entre l'entreprise et les collaborateurs) et une communication souvent négligée et trop institutionnelle.

L'enquête 2012 montre toutefois une lente évolution vers une meilleure appréhension du DIF par les salariés mais également par les responsables RH et formation. "Les entreprises affirment d'ailleurs qu'il va continuer à progresser" conclut Marc Dennery.

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